Avec de Gaulle et Pompidou

Descriptions du produitExtraitExtrait de la préface de Jérôme MonodLe récit passionnant des expériences que Robert Poujade a vécues depuis la fin des années 1950 jusqu'à la mort de Georges Pompidou met en lumière deux personnages d'exception : de Gaulle qu'il vénère, Pompidou qu'il admire.Robert Poujade est honnête par nature et avec l'Histoire qu'il interroge. Ses souvenirs sont précis parce que personnels, ses écrits véridiques. Il a traversé en observateur et en acteur des moments émouvants pour le lecteur, qui sont notre histoire.Il n'était pas dans une relation d'intimité avec aucun des deux. Mais il partageait naturellement et complètement ce que chacun d'eux mettait au centre de la politique : l'État et la France ; une certaine architecture du pouvoir, une identité de la nation.Tout au long de son ouvrage, il évoque la France, et ceux qui l'ont servie. D'abord le Général et le président Pompidou au contact desquels il a défini sa conscience politique et assumé ses responsabilités dans un mouvement qu'il a incarné notamment en mai 1968 et dans les tâches ministérielles auxquelles il a été appelé par la suite. Il cite aussi Michel Debré, grand prêtre de la réforme, Jacques Chaban-Delmas, homme d'action courageux, inventeur de la Nouvelle Société au destin brisé, et d'autres personnalités hors du commun, André Malraux, Alain Peyrefitte, Olivier Guichar d, Jacques Chirac.Robert Poujade retrace les événements qui ont jalonné son itinéraire personnel sans prétendre écrire un livre d'histoire. Sa vocation politique remonte à 1940. Elle est liée, dit-il, de façon indiscutable à la débâcle autant qu'à la fierté qu'il éprouvait de la France d'outre-mer peinte en rose sur la carte de l'école, «image tutélaire et émancipatrice». Un rêve anéanti par deux mois dramatiques qui se terminent par la défaite. En quelque sorte, «enfant humilié», il a été à dix ans «gaulliste» avant l'appel du 18 Juin qu'il n'a d'ailleurs pas entendu.Ses études le mènent à l'École normale supérieure. Il se souvient des camarades avec lesquels il partageait une admiration sans réserve pour le général de Gaulle, espoir de la génération nouvelle. Avec eux, il milite. Il gravit peu à peu en province, à Dijon, les échelons d'un mouvement politique qu'il ne quittera pas, et dont il retrace la vie jusqu'à la mort de Georges Pompidou.Entré dans l'action en janvier 1968 à quarante ans, secrétaire général de l'UDV, jeune parlementaire, il est reçu par le Général qui lui dit : «Eh bien ! Poujade, vous vous êtes fait prier, mais il fallait y aller…», ajoutant : «Il faut faire venir à nous une nouvelle génération…» Sa feuille de route est tracée. Il va la suivre pendant trois ans. Ministre de l'Environnement, il ne quittera son ministère qu'à l'élection de Valéry Giscard d'Estaing à la présidence de la République.Trois moments de ce récit m'ont particulièrement touché.D'abord, l'évocation d'une jeunesse d'après-guerre.Il découvre très tôt ce que lui trace sa vision politique. Il ne rêve de la France qu'à travers la figure du général de Gaulle.Revue de presseDeux Poujade - sans lien de parenté - ont occupé la scène politique française dans la seconde moitié du XXe siècle. L'un, Pierre, papetier à Saint-Céré (Lot) et héraut des petits commerçants en colère, a donné son nom à un mouvement protestataire qui a connu un succès éphémère au milieu des années 1950. L'autre, Robert, a moins défrayé la chronique, ce qui lui a souvent valu d'être confondu avec son homonyme, mais a bien davantage fréquenté les allées du pouvoir. A ce titre, les Mémoires qu'il publie à l'âge de 83 ans sont une passionnante plongée dans l'histoire politique des "trente glorieuses"…Passionnants, ces Mémoires le sont aussi pour le talent de portraitiste dont témoigne l'auteur. Normalien et agrégé de lettres, Robert Poujade a le sens de la formule. (Thomas Wieder - Le Monde du 30 juin 2011)Présentation de l'éditeurAu terme d'un demi-siècle de vie publique, Robert Poujade, entré en politique en 1946, évoque les premières années de la Ve République, telles qu'il les a vécues, et ses rencontres avec « l'homme de la grandeur de la France » (le général de Gaulle) et « l'homme du bonheur des Français » (Georges Pompidou), dont il fut également proche.C'est le premier, en 1968, qui pousse ce jeune parlementaire à devenir secrétaire général de l'UDR, avec pour mission de « faire venir à nous une nouvelle génération ». À ce poste, il observe le soulèvement de Mai et s'attire, à l'Assemblée, cet éloge de Mauriac : « Sa parole inspirée naît de la jonction d'une pensée et d'une vertu. » Plus tard, Pompidou lui confiera la charge du premier ministère de l'environnement, avec ces mots : « Vous allez apprendre ce que c'est que l'administration ! »De Gaulle et Pompidou antithétiques ? Complémentaires, répond Robert Poujade : l'un, personnage d'épopée, incarnant son rêve visionnaire ; l'autre, universitaire subtil, est proche de la France profonde.Au fil des souvenirs, le lecteur traverse une galerie de portraits pris sur le vif : de Michel Debré à Jacques Chaban-Delmas, d'Edgar Faure « Ulysse aux mille tours » à Peyrefitte, Guichard, Jacques Chirac, Édouard Balladur… et même le chanoine Kir, maire excentrique de Dijon.Biographie de l'auteurNé en 1928 à Moulins (Allier), normalien, Robert Poujade milite à 18 ans au sein du mouvement gaulliste. Secrétaire national des étudiants du RPF, secrétaire général de l'UDR (1968-1971), il est élu député de Côte d'Or en 1967. Premier ministre de l'Environnement nommé par Pompidou (1971-1974), il a également présidé le Conservatoire du littoral (1976) et le conseil d'administration de la Bibliothèque nationale (1978). Maire de Dijon de 1971 à 2001, il vit aujourd'hui à Paris.